Les Azores dans mon sillage, Cap sur Gibraltar

Ola amigos ! !et oui ça fait un moment....vous allez bien tous?

Entre 2 mondes je suis, terrienne, céleste…tellement ailleurs que j’ai trouvé le moyen de bloquer l’iiridium(téléphone satellite permettant d’être connecté au monde) avec 3 faux codes, au moment d’appareiller de Sao Miguel, mercredi 1 à 19h…ayant une bonne fenêtre météo pour partir, le capitaine décida donc de larguer quand même les amarres. Un téléphone satellite peut être débloqué au milieu d’atlantique…c’était sans compter que lui aussi a utilisé les mauvais codes pour le débloquer au bout de 24h (mauvais code PUK) et Ajimé parti sur sa lancée , pas de retour au port envisageable
donc là notre seul moyen de communication nous indique de contacter l’opérateur…rrrrr….donc obligé d’être près des côtes portugaises pour le faire, pour avoir du réseau sur le tel portable, soit une semaine à 10 jours d’attente…désolée tout le monde , c nul je sais … et donc forcément pas de météo à bord…

Mon dernier mail indiquait cap sur Horta…arrivée à Horta, escale névralgique de la transat retour le 24/07 , position N 38°31’ - W 28°37’
Ce port mythique a apparemment perdu de son charme légendaire, le Peter’s bar ressemblant plus à un bar à touriste qu’à la légendaire taverne…d’autres bars aux abords aussi sympathiques et plus typiques nous accueillent, bières à flot.
Le charme se retrouve sur les quais bariolés des peintures des navigateurs de passage … tant de marins de touts horizons et de tout temps se sont croisés ici…
c ça la particularité d’Horta, des rencontres toutes azimut, de ceux voyageant en vagabond des mers tel Moitessier (sans électronique comme un ami Alphonso), d’autres suréquipés, certains préférant le cata,d’autres le mono, en famille (bruno et sa tite famille) en solitaire (Didier et Laurent) …
Et moi avec tout ce petit monde à se retrouver à des grandes tablées d’une vingtaine chaque soir, et à finir aux aurores…mais c un piège sentimental également, on s’attache plus facilement au gens, formant une grande famille, et les adieux sont plus difficiles ...mais c les aléas du voyage..et la richesse aussi! je pense surtout à la tite tribu qui m’accompagne depuis Lajes (Flores), Joan , Ronan, Didier, mais on se recroisera en bretagne avec leur famille ! et oui, ils voyagent ces bretons ;-)

« Et ils voguent vers différents ports, sur la vaste mer de l’être et chacun porté par l’instinct qui lui a été donné » Dante - Paradis

L’escale d’Horta aura duré 4 jours, et pas une journée de technique pour bichonner Ajimé…bon, c sûr avec toujours un verre à la main c’était pas simple ;-) mais également une météo de breton, et une marina surchargée (pas de place amarrée au quai, obligé de se mettre à couple d’un 3ème bateau, et d’enjambée le tout pour atteindre le quai, donc pas moyen de brancher l’eau, l’élec…)

entre 2 journées de pluies, j’ai pu laisser mon emprunte sur les quais, peignant le Ying et le yang d’Ajimé, avec les noms de l’équipage. Pas simple à trouver un emplacement de libre d’ailleurs !

Finalement, en dépit d’une météo pas très clémente, rafale à 30 nds sous grains fréquents, notre cap’tain a pris la décision de larguer les amarres le 28, car à trop attendre la météo reste au bistrot !
Cap sur Sao Miguel (une des îles les plus à l’est des açores) pour déposer des kimonos (cf son asso kimonossansfrontières sur google) et enfin s’occuper d’Ajimé.
Après 32h de nav pénible dans les canaux entre Pico, Sao Jorge, mer hachée, houles et vents débiles…on se fait brasser pour finir au moteur.

Arrivée le 29 à Punta Del Gada, marina déserte et bétonnée de Sao Miguel N 37°44’ – W 25°39’ après 24h de Perkins, fidèle moteur !
Journée de technique, mais la liste n’est pas si longue, ni complexe :
-Renforcer les jointes des arceaux du bimini (bâche nous protégeant du soleil)
-Vérifier bastaques, gréements en général
-Remplacer le ridoir perdu de l’étai largable (mission impossible, Sao Miguel est la capitale des acores mais 2 piti Ship sont présents et ne possèdent aucun équipement)
-Souder delphinière qui, au bout de 7 jours de près serrés, s’est en parti dessouder (pas eu le temps, pas grave, juste ne pas mettre les pieds dessus)
-Rail fargue à redresser (tordu par les palans d’écoute de GV)
-Vérifier drisse GV en tête de mât qui a tendance à raguer dans le réas
-Retoucher point de rouille…Ajimé ressemble de + en + à un bateau de romano
-Graisser joint hublot qui ne sont plus trop étanches (légères inondations par fortes mer)
-Nettoyage intérieur et extérieur
-Vérifier évant du réservoir de gasoil pour s’éviter une autre mauvaise surprise
-Refixer la table du carré (au changement d’amur, elle a valdinguée avec moi, me retrouvant la tête dans les cales, sur la table sorti de ses gongs)
-Vérifier le fameux presse étoupe !

Et voilou, ça nous a pris une journée à 3 à donf et à vos dico pour le vocabulaire technique !
Donc repos mérité le lendemain, nous voilà parti en titine louée à découvrir ce paradis…le même qu’à flores en moins sauvage, des vaches, des fleurs, des églises, des cratères où sommeil des lacs, des canards, des sources d’eaux chaudes, des côtes escarpés…

Puis appro de frais pour nos estomacs (du fromage, du fromage et du vin ! je ne comprends pas d’ailleurs pourquoi le fromage des açores n’est pas exporté, c un délice, et d’une variété ! hummmmmmmmmm) , et appro de gasoil pour Ajimé, et pleins d’eau
Prêt à appareiller….et panne d’irridium….cap sur le mini Cap Horn, Gibraltar !

PS : pour voir des photos, je vous invite sur kimonossansfrontieres (asso et site du bateau)
bizoutos